Réponse(s)
Installation photographique et sonore
L’installation Réponse(s) est le fruit d’un voyage à Volterra, mené par Lucile Brosseau et Juliette Kempf en août 2018, au cours duquel elles ont exploré les vestiges de l’asile San Girolamo, quêtant la poésie dans les recoins de ces paysages ruinés. Au pied des murs dévastés, dans un acte éphémère rituel et poétique, elles ont déposé le son des 52 réponses enregistrées par les patients et les soignants de l’hôpital Saint-Jacques, apportées depuis Nantes. Les chants, les voix, les échos remplissent le lieu abandonné, répondent aux lettres censurées.
Réponse(s) est une pièce transportable et autoportante de six mètres carrés sur deux mètres de hauteur – murs de coton noir sur une ossature métallique, qui présente une première série photographique sur ses façades extérieures. Puis le spectateur est invité à entrer, accompagné d’une bande sonore, et à découvrir l’intérieur de la « boîte noire », où images et mots, d’un pan à l’autre, se répondent…
L’installation Réponse(s) est destinée à accompagner le spectacle Lettres Vives sur ses lieux de diffusion. Elle peut être mise en place dans un espace d’exposition du théâtre ou un espace partenaire, de plusieurs jours à plusieurs semaines autour de la ou des représentations.
Elle peut aussi être présentée de façon autonome.
Juillet 2018, pôle psychiatrie de l’hôpital public, Nantes, France
Ceux qui existent là – patients, soignants – mettent en voix des mots à destination des lettres privées de réponse ; les offrent dans un instant de captation sonore.
Août 2018, restes de l’ancien asile, Volterra, Italie
Les réponses sont déposées un matin, au pied des murs délabrés du site à l’abandon. C’est le son qui monte ; de sa nature insaisissable qui repeuple le lieu, se mêle aux chants des bêtes qui célèbrent l’été, inaugurant l’azur. Les voix nettoient la pierre. Le son devient souffle. Il s’élève, comme une fumée sans trace, vers le plafond qui se brise, vers la porte qui s’ouvre, vers un autre ciel. Les voix de ceux d’aujourd’hui ricochent d’un mur à l’autre d’hier, répondent au silence criant de l’autre siècle. Elles sont une caresse au lieu, une étreinte à la décrépitude. Les voix animent les barreaux de métal rouillé. Alors ils éclatent d’aube et d’aurore ; ils se parfument de jour. De chants oubliés.
Création sonore de l’exposition
(écoute au casque conseillée)
Photographies : Lucile Brosseau
Textes et création sonore : Juliette Kempf
Voix : patients et soignants du CHU de Nantes, compagnons sur la route du voyage